Depuis quelques années, nous entendons beaucoup parler des troubles de l’oralité ou trouble alimentaire pédiatrique (TAP) ou des freins restrictifs buccaux. Mais qu’est-ce que c’est au juste ?
Qu’est-ce qu’un frein restrictif buccal ?
Un frein est une petite couche de peau, qui peut être restrictive ou pas, c’est-à-dire limiter la mobilité et souplesse du tissu sur lequel il s’attache.
Ils peuvent se situer sous la langue, à l’intérieur des joues, au niveau des lèvres
La littérature scientifique à ce sujet est en perpétuelle évolution, c’est pourquoi vous pourrez entendre de tout à ce sujet, entre autre sur les freins restrictifs de lèvre et de joues qui peuvent être discuté.
À quoi est-ce dû ?
Lors de la croissance embryonnaire in-utéro, un certain nombre de nos structures se développent en une seule unité pour finalement se différencier et former plusieurs structures.
Le frein en fait partie : de base, la langue est collée au plancher buccal et va par la suite devenir une unité à part entière. Lors de cette séparation, un frein se forme plus ou moins épais.
On parle d’un frein restrictif s’il empêche la langue, les lèvres ou joues d’être souples, mobiles et fonctionnelles.
En conclusion, nous avons tous un frein, qui peut ou non être restrictif !
Quels sont les signes d’un frein restrictif buccal ?
Cette liste est non exhaustive, si votre bébé présente un ou plusieurs de ces symptômes ne veut pas forcément dire qu’il a un frein restrictif buccal. Vous pouvez consulter un professionnel formé à cela pour en discuter.
- Trouble de la succion
- Trouble de l’allaitement ou Prise du biberon : douloureux, prise de poids compliqué, lâche sans arrêt le sein, pleur au sein, crevasses, engorgement, « accroché au sein », ouvre peu la bouche, cloque sur la lèvre supérieure, tension du visage lors des tétées avec ou sans des fossettes, pertes de lait par les commissures, claquement de langue
- Dort bouche ouverte
- Pousse la tétine avec la langue
- Gaz, remontée de lait post repas
- Réflexe nauséeux
- Conjonctivite ou sécrétion sur un œil
- Langue en forme de cœur
- Langue basse quand il pleure
L'effet de l'ostéopathie sur les freins restrictifs buccaux
Imaginez-vous avoir un plâtre au bras durant près de 9 mois, tout d’un coup, on vous le retire, mais on ne vous fait pas de rééducation, ni même relâcher les tensions musculaires que la fracture ou les positions d’immobilisation ont pu engendrer ! Alors, vous risquez de ne pas plus utiliser votre bras par la suite et de garder une fragilité chronique, ainsi que les douleurs associées.
C’est un petit peu la même chose pour le frein restrictif. Prenons le frein de langue par exemple ; Savez-vous que votre bébé déglutit dans votre ventre depuis le 3ème mois de grossesse ?
Cela veut dire qu’il a appris à déglutir pendant plusieurs mois avec ce frein tenant sa langue. Cela a pu engendrer différentes tensions au niveau de la langue, des muscles du visage et du cou, afin de compenser ce frein restrictif.
Une fois né, on lui coupe le frein, mais on ne relâche pas toutes ces tensions ; malheureusement le risque est que le nourrisson ne bouge pas plus sa langue et que le frein en cicatrisant se reforme.
Dans le cadre d’une freinectomie (ablation d’un frein), il est donc important que votre ostéopathe relâche toutes ces tensions afin le que nourrisson puisse téter correctement sans avoir à pincer ou autre compensation (que ce soit au sein ou biberon).
C’est d’ailleurs pourquoi un grand nombre d’ORL ou Pédodentiste demande un suivi ostéopathique, en pré et post opération afin de limiter cela.
Il est important de consulter un ostéopathe formé à la prise en charge des freins restrictifs buccaux.
Grâce à ses connaissances spécialisées, il pourra évaluer la mobilité de la langue ainsi que la succion, et vous réorienter vers le professionnel adapté si besoin (pédiatre, orl, pédo dentiste, consultante en lactation, orthophoniste…).
L’opération est-elle inévitable ?
Rassurez-vous, il n’est pas toujours nécessaire de faire couper ces freins ! Souvent, le fait de détendre les diverses tensions citées plus haut peut suffire à améliorer la mobilité de la langue, des joues ou des lèvres.
Les techniques de détentes oro-myo-faciales peuvent suffire à restaurer la fonction et mobilité linguale.
Votre ostéopathe le fera en séance et vous montrera des exercices à faire à la maison.
Parfois, selon le type de frein et l’âge de l’enfant, une rééducation orthophonique peut être nécessaire.
Si une opération est prévue pour cela, il est important de consulter votre ostéopathe pour préparer l’opération quelques semaines avant, idéalement pour que vous ayez le temps de faire les exercices, ainsi que dans la semaine après l’opération, puis 1 mois après environ afin de vérifier la cicatrisation.